Prévention de la mortalité routière
Si la Loutre n’est aujourd’hui plus menacée de disparition à l’échelle de la France, la recolonisation de son aire de répartition originelle demeure lente et fragile. La principale menace pesant sur ses populations est la mortalité par collision routière. Les ouvrages hydrauliques routiers, en plus de créer des ruptures des continuités écologiques, induisent des effets dissuasifs pour la Loutre qui a tendance à traverser la chaussée à pieds secs plutôt que par voie aquatique, augmentant ainsi fortement le risque de collision avec un véhicule.
Le Groupe Mammalogique Breton a développé une méthode de diagnostic des ouvrages d’art, permettant de les hiérarchiser selon leur niveau de dangerosité pour la Loutre sur la base de trois critères : la perméabilité de l’ouvrage, la fréquence supposée d’utilisation du cours d’eau par l’espèce et le trafic routier. Chaque ouvrage se voit ainsi attribuer une note : ceux présentant le risque supposé le plus élevé sont considérés à aménager en priorité. Cela permet aux pouvoirs publics ou autres acteurs de la restauration des continuités écologiques de prioriser leurs interventions.
Télécharger la méthode et la fiche diagnostic
Des aménagements spécifiques facilitant leur franchissement peuvent être mis en place au niveau des ouvrages existants ou lors de la construction d’un nouvel ouvrage. La création de « passages à loutre », qui profitent également à toute la petite faune, participe au maintien des populations dans l’aire de présence actuelle de l’espèce et facilite son mouvement de recolonisation. Plusieurs types d’aménagements existent : banquettes en béton ou encorbellements, passerelles en bois, pontons flottants, buses sèches, etc.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la brochure du GMB : « Aménager des passages à Loutres et autres mammifères semi-aquatiques ».
Surveillance des cas de mortalité de loutres
Mieux connaître les autres causes de mortalité de la Loutre (maladies, contamination par des substances polluantes, etc.) est également indispensable pour la surveillance de l’espèce.
En cas de découverte d’un cadavre de loutre, signalez-nous l’information au plus vite !
-> Joignez si possible au moins une photo de l’animal à votre message, ainsi que la localisation GPS exacte. Nous contacterons alors nos partenaires locaux qui pourront se rendre sur place et éventuellement collecter le cadavre.
En l'absence de réponse de notre part, vous pouvez aussi contacter l'antenne départementale de l'OFB correspondante.
-> Nous vous invitons à commencer à remplir cette fiche, qui sera complétée par nos partenaires locaux. Attention, nous rappelons que pour procéder aux prélèvements de tissus biologiques sur les cadavres de loutres ou pour transporter ces derniers, il faut être en possession d’une autorisation administrative spécifique au titre des espèces protégées !
Si vous êtes un professionnel et voulez en savoir plus sur la veille sanitaire de la Loutre d'Europe, vous êtes invités à consulter le protocole de valorisation des spécimens de Loutres découverts morts, élaboré dans le cadre du PNA Loutre.
Vous pouvez également consulter le travail réalisé par la docteure vétérinaire Marine Renard, dans le cadre du Diplôme Inter-Ecoles (DIE) Santé de la Faune Sauvage non captive : Contribution à l’analyse des risques sanitaires pour la Loutre d’Europe en France (2023).
Prévention de la mortalité par piégeage et tirs
Les loutres ont autrefois beaucoup souffert de la chasse et du piégeage.
Elles sont aujourd’hui protégées, mais peuvent être victimes de tirs ou de pièges par accident, méconnaissance ou négligence. Elles font parfois encore l’objet d’actes de braconnage.
Les loutres peuvent également être dérangées, voire blessées ou tuées par des chiens lors d’actions de chasse ou d’opérations de déterrage.
Pour minimiser les risques, la Loutre est présentée lors des formations pour le permis de chasse et permis de piégeage. Diverses actions de sensibilisation sont menées par des associations de protection de la nature, des administrations, collectivités, ainsi que par les fédérations de chasseurs et de piégeurs.
Aussi, depuis 2012, l’utilisation de pièges tuants est interdite, par arrêté ministériel, aux abords des cours d’eau et bras morts, marais, canaux, plans d’eau et étangs, jusqu’à la distance de 200 m de la rive dans les secteurs de présence de la Loutre d’Europe.
Retrouvez plus d’informations ainsi que des recommandations sur la délimitation du secteur d’application de l’arrêté dans ce document : Recommandations concernant la définition, par arrêté préfectoral, des secteurs de présence de la Loutre d’Europe, en vue de l’application de l’arrêté ministériel du 30 juin 2015 pris pour l’application de l’article R 427-6 du code de l’environnement et fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces non indigènes d'animaux classées nuisibles sur l’ensemble du territoire métropolitain.