Une ourse suitée abattue en Ariège...
Une mort qui aurait pu être évitée...
La SFEPM, membre de CAP Ours, s'exprime sur la mort récente d'une ourse suitée pendant une battue au sanglier en Ariège.
Contrairement à d’autres qui ont réagi immédiatement sur l’accident qui a amené la blessure d’un chasseur et la mort d’une ourse, certains ne se privant pas, même en l’absence d’une connaissance minime des faits, de jeter de l’huile sur le feu, la SFEPM a préféré attendre d’y voir un peu plus clair sur ce qui s’est passé.
Si nous adressons nos meilleurs vœux de rétablissement au chasseur, la SFEPM, en tant que membre de CAP Ours, collectif pour la protection de l’ours, s’associe au communiqué commun et rappelle que :
– depuis 2016, la fédération départementale des chasseurs n’a effectué aucune formation à la conduite en battue en zone à ours auprès des chasseurs, contrairement aux autres fédérations et contrairement à ce qui était prévu avec l’Etat, lequel Etat ne les a pas contrôlé
- il semblerait que depuis plusieurs années, l’ex ONCFS ne communiquait plus sur les zones de présence des femelles avec oursons en Ariège, par crainte de destructions volontaires suite notamment à tous les excès des chasseurs, éleveurs et politiques,
- sous réserve de confirmation, il semblerait que cette chasse ait eu lieu dans une réserve, soit réserve domaniale gérée par l’ONF, soit réserve nationale de chasse et de faune sauvage (il y a débat sur ce point, mais il s’agit là d’un des motifs énoncés par le parquet de Foix pour ouvrir une enquête)… et que dans cette réserve un arrêté préfectoral autorise la chasse en battue au sanglier… tous les jours !
Autant d’incohérences, tant de la part des services de l’Etat que des acteurs locaux (comme celle de confier la feuille de route pastoralisme – ours au principal anti-ours local !) qui soulignent les diverses responsabilités dues à un manque de clarté dans les positions et façons de traiter ce dossier, qui ont abouti à deux drames : la blessure d’un homme et la mort d’une ourse. On pourrait espérer que cela nous serve de leçon... hélas, les 4 femelles suitées connues tuées en 20 ans lors de battues au sanglier ne nous incitent pas à l’optimisme...
Christian ARTHUR, président de la SFEPM