Le chat-renard...
...une sous-espèce à part ?
Nous vous parlions dans de précédents articles de la situation du Chat forestier en France, et du questionnement autour de la population qui vit en Corse. En effet, les individus, appelés localement "chats-renards", y montrent des différences morphologiques en termes de patrons de couleur du pelage et de mesures du crâne par rapport à ceux occupant le continent. Ces différences se retrouvent-elles dans le patrimoine génétique de cette population ? Cette dernière appartient-elle à la sous-espèce du Chat domestique, du Chat forestier ou s’agit-il même d’une entité à part ?
Une récente publication s’est intéressée au génotypage des chats sauvages corses - c’est-à-dire à la composition de l’information génétique des individus. En comparant ces génotypes à ceux de chats domestiques Felis silvestris catus de France métropolitaine, de chats forestiers du reste de l’Europe (F. s. silvestris) et de chats gantés de Sardaigne (F. s. lybica), les résultats ont montré que les individus corses sont génétiquement très différenciés des chats sauvages européens, et plus proches des chats sauvages sardes que des chats domestiques. Les chats domestiques de Corse et de France métropolitaine étaient plus proches les uns des autres, et les chats sauvages sardes étaient intermédiaires entre les chats sauvages corses et les chats domestiques. Ces résultats suggèrent que les chats sauvages corses n'appartiennent pas aux lignées F. s. silvestris ou catus, mais pourraient donc former une sous-espèce à part, qui mériterait des mesures de conservation spécifiques. Cependant, la comparaison à des échantillons de F. s. lybica issus du Proche-Orient et du pourtour méditerranéen (notamment de la région du Levant, où le Chat aurait été domestiqué) constituerait la prochaine étape vers l'évaluation du statut du chat sauvage corse en tant que sous-espèce et/ou unité évolutivement significative, afin de comprendre l'histoire de l'introduction du chat sauvage en Corse, probablement en provenance de ces pays.
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Et le communiqué de presse de l'Office français de la biodiversité ici !